Naveed à 10 ans, endormi sur sa couche, il est dans un autre monde, dans ses rêves. Sa mère le secoue : « Il est six heures ! Dépêche-toi tu vas être en retard! ». Il se frotte les yeux pour quitter cet univers où il se sentait bien.
Naveed part au travail, il à une dure journée devant lui, dix heures de travail, il émet un petit sourire, dix ans, dix heures. Il connait le chiffre dix, il a été un peu à l’école, à peine deux ans mais ses parents sont pauvres et n’ont pas de quoi nourrir leurs trois enfants. Il travaille à la tannerie, avec plein de gosses comme lui, à journée entière il charrie les peaux, les mettant sur sa tête. Ces peaux sont lourdes et son cou lui fait mal ; parfois il plonge dans la piscine pour laver ce cuir encore plein de poil. Naveed côtoie aussi les produits toxiques qui sont déversés dans la rivière.
Ici on emploi des gamins car on les paie dix fois moins cher, décidément ce chiffre, une fixation.
Naveed ne se plaint pas, le soir il va voir son meilleur copain qui, lui, a la chance d’aller à l’école. Ce dernier lui raconte les histoires qui sont dans son livre.
Le vendredi, seul jour de repos. Naveed doit aller chercher de l’eau de plus en plus loin à cause de la pollution. Le reste de la journée il peut jouer.
Le rêve de Naveed est d’avoir des chaussures de foot. Ironie du sort, ces chaussures sont faites du cuir qu’il transporte toute la journée, pour l’instant il joue pieds nus.
La vie suit son cours chaotique, comme la rivière qui charrie les poissons morts.
Un jour, un homme vient les voir à leur lieu de travail, il leur dit qu’il faut qu’ils aillent à l’école. Ça, Naveed en était conscient, mais là où une lueur d’espoir apparait, c’est quand le type leur dit qu’il est là pour les aider. Ce dernier s’est mis d’accord avec leur patron pour les laisser une heure par jour aller à l’école.
Rejwan demande aux parents si Naveed pourrait seulement travailler le matin et aller à l’école après. Les parents rechignent, le père est vieux et fatigué. Après palabres et concessions la mère est d’accord.
Le rêve de Naveed commence à prendre forme, à l’école justement on lui montre des chaussures de foot et on lui apprend qu’elles sont faites du cuir qu’il travaille. Rejwan leur dit qu’il veut faire une équipe de foot. Naveed est ravi.
Combien d’enfants travaillent dans le monde, dans les mines, les usines, les tanneries. Certainement qu’en cherchant sur Google on peut trouver, je vous laisse chercher car c’est mieux que de ne lire qu’un chiffre probable qui ne veut rien dire si on ne le compare pas à d’autres. Mais la question qui tue est combien de Rejwan tous ces enfants rencontrent-ils? Ca je ne pense pas que Google le sache. Je ne me hasarderais à en annoncer un chiffre, je pense que je serais même trop optimiste.
Je suis allé en inde en voyage, un jour voyant un enfant tirer une charrette de bon matin ; je me suis fait une réflexion : Quelle distance! des années lumières nous séparent. J’ai jugé qu’il faut que certains matins, je repense à ce garçon ne serait-ce que pour ne pas l’oublier.
Quand, petit, je me plaignais, ma mère disait qu’il y avait toujours plus malheureux que nous. C’était une phrase facile, pas très optimiste, d’ailleurs elle ne me consolait pas trop. Il vaut mieux tirer les gens vers le haut comme le fait Rejwan plutôt que de leur dire regarde plus malheureux que toi.
Les hommes sont égaux nous dit l’évangile, les enfants ne le sont déjà pas dans leurs rêves. Ils ne le seront jamais dans la réalité.
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20 décembre 2021
S6E2 ( Là où il y a du rêve.)
S6E3 (Temps sec, aride!)
Aujourd’hui je suis sec. Pas comme le temps.
Sec, c’est être aride, un terrain ou rien ne pousse, du sable. Alors il faut creuser, pelleter cette poussière afin d’arriver à la source.
Une des sources dans mon cas est l’actualité. Là on a l’impression que l’on est en pause. La trêve de Noël en gestation. En fait l’actualité est dépendante de la volonté des journalistes. Mettez-les en vacances et la vie est calme dans un monde serein. Une lassitude compréhensible somme toute quand on parle de la même chose depuis le début de l’année. Les journalistes vont en perdre leur métier. C’est confortable de plus quand on n’a qu’à commenter, argumenter ce que nous disent les autorités ? Plus fatigante est l’investigation.
Nous sommes liés au bon vouloir des médias.
Ceci démontre que ce sont ces médias qui font l’actualité. Pour être bien informé il nous faut donc faire preuve de volonté pour aller chercher les infos sur d’autres supports que les Mainstreams. Si vous faîtes cet effort vous verrez une hiérarchie autre que ce que l’on nous sert. De temps en temps pointerons des révélations reprises sur les grandes chaines. Mais ces faits seront digérés, analysés, épurés et surtout orientés. Chose normal si nous sommes dans un journal d’opinion ; beaucoup moins quand c’est un média qui ne dit pas sa doctrine. Moins encore quand c’est un média public, payé par les contribuables.
J’écoutais une interview d’un cadre du RN ce matin. Le journaliste ne fait pas son travail, il débat avec l’invité, il a l’avantage de gérer le temps de questions et réponses et souvent conclut. Je ne suis en aucun cas proche de l’ancien FN, mais quand on l’invite, la moindre des choses est d’être impartial dans son attitude. C’est un insulte vis-à-vis de l’invité et surtout de l’auditeur, penser qu’il n’est pas capable de se faire une opinion. Prenez ce même interviewer avec une députée LREM et vous assistez à une connivence même une aide en apportant des arguments que la députée est incapable d’avancer.
Bon je radote, ce n’est pas la première fois que je critique ces « journalistes » mais il est important de pointer ces errances de la déontologie de professionnels qui se croient au dessus de l’opinion. Malheureusement la plus part des auditeurs aiment ce qui est déjà à moitié digéré. Cela vient du fait que depuis trente ans, les gens revenant de leur travail dinent devant la messe du vingt heure, et, fatigués, ne cherchent pas à critiquer vraiment ce qu’on leur dit. Cette tendance décroit, les jeunes délaissent la politique et rare s’intéressent à l’actualité autre que celle qui les concerne vraiment.
Un individu dans la société doit être informé, il doit se tenir informé. Internet maintenant permet la pluralité. On ne devrait pas pouvoir voter sans être éduqué politiquement. Il suffit d’aller sur Youtube pour choisir et surtout croiser les infos pour se faire une opinion. Les gens du pouvoir commencent à le comprendre, il est de moins en moins rare de voir ces chaines alternatives se faire censurer.
Est-il normal que Youtube et Twitter censure ? Je ne le pense pas il existe des lois permettant de contrer le racisme, l’appel au meurtre et autre soutient au terrorisme. Donc ces supports doivent respecter la loi et non s’inscrire en censeur. En aucun cas un algorithme doit nous filtrer l'information.
La liberté d’un peuple commence par la liberté d’être informé.
S6E4 (La photo ratée!)
Dans un blog précédent je parlais de mon voyage en inde où j’avais vu des enfants travailler.
Lors de ce voyage, j’ai raté La Photo. Aimant cet art, je me balade souvent avec mon appareil, bon appareil. J’ai d’ailleurs pris des centaines de photos pendant ce séjour. Il est vrai qu’avec le numérique nous sommes moins avares dans le nombre de clichés. Je viens de l’époque de l’argentique où le fait d’utiliser la pellicule nous faisait faire attention, ne pas se tromper. J’aimais ce risque.
La photo je ne l’ai pas ratée, je ne l’ai pas prise. Pire !
Nous roulons dans la campagne et notre chauffeur nous dit devoir prendre de l’essence, une station se profile à l’horizon.
Nous stationnons sur un parking de terre battue, en pleine campagne. Vingt mètres plus loin, siège un bâtiment, un appentis, d’une largeur de 10 mètres complètement ouvert sur le devant. Un toit en pente vers le fond est soutenu à l’avant par des piliers en bois.
Au centre une paillasse rehaussée par de petits pieds permet à un homme de se reposer. A l’arrivée de notre chauffeur l’homme se lève, lui laisse la place et se dirige vers la gauche ou un coin bar fait de planches est installé. Tout à droite est un grand bidon accoté au pilier où une gouttière le remplit quand il pleut, l’homme vient y puiser un broc d’eau.
Nous habituant à l’obscurité du hangar, nous découvrons au fond un adolescent faisant sa toilette; avec son haut de pyjama il se lave la tête, se lisse les cheveux un bon moment. Il prend un verre au bar, l‘essuie consciencieusement avec ce qui lui servait de serviette, le remplit de thé et le tend à notre conducteur. Sur la droite une autre paillasse ou une forme prend vie, petit à petit nous devinons un bébé qui s’éveille, il lève la tête puis entame sa gymnastique essayant de maitriser ses pieds à l’aide de ses mains. Une femme dans le fond fait bouillir une marmite sur un feu de bois.
Tout se passe dans un silence absolu on dirait une peinture du 18/19eme siècle, la lumière du matin renforce la couleur, un peu orangée. Un instant de vie complètement hors du temps. Aucuns signes de modernisme, si ce n’est le jeune homme qui enfile un jean.
Étrange de penser que tous les matins je suis dans le métro et à des milliers de kilomètres une vie tout autre s‘éveille, il a fallu ce voyage, le désir du chauffeur et plein d’autres choses pour assister à ce spectacle. Des mondes parallèles se côtoient lors des voyages, mondes qui ne devraient pas se croiser.
La scène a un relief de crèche de noël avec ses personnages dont le bébé. Bien sûr les habitants de ce hangar sont loin de notre religion. Ce qui dénote pour ma part une éducation qui m'imprime des images.
Subjugué par cette scène, j’en oublie de prendre des photos. Ce n’est que dix km plus tard, que je me traite de tous les noms. J’avais raté la photo du siècle. Enfin pour moi.
Il ne me reste plus qu’une image furtive que me revient de temps en temps.
Que sont devenus ces acteurs? nul ne le saura et ce n’est pas le souci.
L’important est d’avoir vécu un moment unique avec eux.
Les autres photos sont ici : https://www.photosdenormandie.com/
S6E5 (un monde en noir et blanc!)
Quand on voit des images du début de vingtième siècle, elles sont en noir et blanc. La vie paraissait terne sans relief. Les gens habillés de noir semblaient tristes ; les paysages semblaient tous en hiver. Et puis la télé inventa la couleur, alors le feu d’artifice a commencé, les arbres étaient verts, la terre grise, rouge ou noire, l’océan bleu etc. On pouvait se dire que la grisaille s’évaporait et que désormais nous vivrions dans un monde nouveau.
Mais voila la technologie avait fait un pas, pourtant les hommes en étaient resté à ce contraste de noir et blanc. Martin Luther King avait beau faire des rêves, il n’arrivait pas à les faire accepter. Le monde américain avait mal à sa différence.
Les blancs, forts de leur expérience face au indiens, ne voulaient pas céder un bout de terrain aux noirs. Pire que les échecs où les blancs ont l’avantage de commencer, des batailles, parfois sanglantes, se déroulaient dans les rues.
Le problème est de faire s’affronter des communautés entre elles, il faut descendre au niveau de l’individu. Si chaque communauté demande son bout de terrain, il y aura toujours bagarre. Alors comment descendre au niveau de l’individu ? Question difficile, l’école doit être un facteur d’intégration et de vivre ensemble.
Je me souviens qu’en maternelle, mon fils me parlait de son copain. Je lui demandais de me le décrire, il me donnait des caractères physiques, quand il me l’a montré je me suis aperçu qu’il était noir. Mon fils n’avait jamais utilisé la couleur pour me le décrire.
Quand est-ce que l’enfant découvre cette différence ?
Je pense que c’est justement la société qui lui fait découvrir cette différence. Si l’enfant se sent lésé, mal aimé ; il va se retourner vers sa « communauté » qui, elle, utilise la couleur pour se dissocier des autres.
Tout individu est repérable par des caractéristiques qui lui sont personnelles, donc différentes des autres, ces différences sont plus ou moins visibles mais chacun peut avoir à les supporter. En arrivant au collège privé, étant fils de paysan, je subissais un racisme de classe face aux fils de bourgeois; c’est la première fois que j’étais confronté à la différence. Je me suis dit qu’il fallait que j’accepte ma condition car elle était actée et ne pouvait rien y faire. De plus j’avais le libre arbitre de mes pensées et ces petits bourgeois ne pensaient pas par eux-mêmes mais singeaient leurs parents.
Mettez des gens sur un banc et demandez à quelqu’un de désigner une personne, il dira, ce gros, ce petit, ce grand ; ce roux, ce blond ; ce noir ou même ce blanc s’il n’y en a qu’un seul. Tout individu est incorporé à un groupe malgré lui.
Chacun doit accepter sa différence, je n’aime pas moi-même être désigné comme appartenant à une communauté, cela m’emprisonne dans des frontières et je veux me sentir libre. Nous ne devons nous intégrer que dans la société et non dans un groupuscule quel qu’il soit.
En aucun cas je ne n’affirme que, pour certaines différences, comme la couleur de peau c’est aussi simple, mais le fait de se voir individu dans un monde multiple aide à s’intégrer. Je n’ai pas la prétention de résoudre le racisme, il sera toujours d’actualité. Il faut essayer de le vivre en faisant comprendre aux autres que l’on peut le surmonter.
Le monde n’est pas noir ou blanc, il est gris. Je l’aurais voulu coloré.
S6E6 (Routine!)
Paul prend le métro comme d'habitude, il est ailleurs, comme d'habitude aussi, présent en corps et en espace mais son esprit vagabonde.
Ce matin son réveil lui a distillé une musique: "Ton histoire" d'Isabelle Boulay; ce n’est pas tellement son genre de musique, pas du tout même, mais cette voix chaude, cet accent, le souvenir qu'il a de la chanteuse rousse. Il soupire et tombe sous son charme. Il sait que cet air va le hanter une partie de la journée. Il sait aussi que tout est question de contexte, surtout la musique, elle véhicule des embolies de sentiments, plus tard cela se transformera en souvenirs. Le décalage est énorme quand il pose son regard sur ces collègues de voyage. Que pensent-ils eux? Ont-ils un refrain dans la tête? Des souvenirs. Il lève la tête et s'attarde à regarder ses voisins.
Le jeune cadre dynamique, costard cravate, tiré à quatre épingles. Son attaché case en accord avec sa montre et sa gourmette. Les cheveux gominés, les souliers cirés. Brillant à l'intérieur comme à l'extérieur. Il est déjà dans son job et son regard vous snobe.
La femme qui se maquille plus chez elle, pas encore au travail. Elle prend l'espace temps, elle gomme, elle aplanit les rides de la nuit. Encore un peu de mascara, le miracle s'accomplit, elle rayonne. Elle peut affronter le monde des affaires.
Cet adolescent, le casque sur les oreilles, les yeux roulant sur sa petite console, il ne vous remarque même pas, vivant dans son monde virtuel. Il bat le rythme de sa musique avec sa tête, pianotant sur son engin comme s'il inventait la mélodie qu'il écoute. Il repartira sans laisser de trace.
Ce clochard qui en 2 minutes vous raconte sa vie, ses malheurs, sa haine de la société. Discours auquel il ne croit même plus. Il quémande, fait l'aumône vous tendant la main, passant sans s'arrêter. Une pièce par ici un ticket par là, son maigre butin lui fera espérer un jour meilleur.
"Ce monde souterrain, nouvelle génération de taupes nous sommes!" pense Paul.
Et son refrain lui hante sa mémoire.
Il voudrait, il en a besoin. Besoin de s'évader, de se dire ce n'est pas ma station mais je sors, je quitte ce monde monotone pour mon imaginaire.
Puis, d'un coup au signal sonore, Paul se lève, saute la porte, fait le pas en quelque sorte. Le pas, le seul celui qu'il fallait oser, celui qui va le guider, l'emmener vers un monde. Un autre monde.
Il se retrouve seul sur le quai voyant ce long serpent de métal se fondre dans la nuit. Il est abasourdi d’avoir osé, hésitant un instant; une petite voix, celle de la raison, penseront les timorés, lui dit: "Attend le prochain tu pourras te remettre sur les rails de ta vie". Mais Paul ne l'écoute pas il sait que c'est le moment, jamais il n'aura plus d'occasions si belles, jamais plus il n'osera donc c'est maintenant.
La vie ne le poussera plus, c'est lui qui bousculera sa vie.
Un jour nouveau se lève en gravissant les marches, Paul se redresse, déchargé d'un fardeau invisible. Le poids des ans évidemment mais aussi le poids de la routine. Il se sent léger mais inquiet un peu, c'est vrai il a osé, le premier pas il l'a fait, mais il faut que d'autres suivent pour avancer dans son nouvel environnement.
D'abord se dit-il prenons l'espace temps, plus cette contrainte; c'est déjà une grande liberté même si les habitudes étaient confortables en ce sens qu'on n'avait qu'à se laisser porter. Il décide donc de s'asseoir sur un banc public dans le square proche, c'est le printemps et les oiseaux sont déjà à leurs bavardages, leurs constructions et leurs amours; ce petit monde grouille pour qui veut les entendre, l'oreille peut être sélective, un petit effort et les bruits de la rue s'estompent laissant la place à ces sifflets et autres piaillements de moineaux.
Les arbres finissent de sécher leurs feuilles fraiches de rosées aux rayons du soleil naissant. Un air de fête envahit notre spectateur, il se remémore la chanson de Trenet :"Je chante".
Les gens pressés le regardent d'un air inquiet, troublant leur routine.
Ils n'aiment pas, les gens, qu’on s'arrête, essayez de vous arrêter sur un trottoir pour regarder un nuage rouler dans le ciel, on va vous apostropher, sans vous parler bien sûr, des réflexions vont fuser. Comme quoi vous empêchez les personnes de vaquer, de courir à leurs occupations, leurs obligations.
Obligations surtout, sinon ils seraient plus à l'écoute.
En face, un bruit l'interpelle, il vient de la boutique florale ; un pot est tombé et les fleurs reprennent leur liberté sur ce macadam hostile. Paul se précipite, il commence à ramasser et former un bouquet anarchique; lorsqu'il lève la tête et tombe nez à nez avec une beauté. Un visage rayonnant le bonheur, lui sourit, un peu inquiet. Une chevelure de feu enflamme ce visage qui vous mange de ses yeux verts.
« Juste ces fleurs... tombées ... je ramassais; bredouille t'il !
- Merci, ce n'est pas grave dit-elle en souriant, je vous remercie. »
Paul, voit ce visage s’illuminer et reste bouche bée, les fleurs pendant au bout de son bras, il reste ainsi un bon moment jusqu'à ce que:
- Ça va monsieur? Venez, rentrez un peu vous reposer.
Il l'a suit dans l'arrière boutique ou un petite table trône au milieu de la pièce, une gazinière dans le coin, coincée entre un petit frigo et une étagère. Il s’assit sur la chaise que lui présente la jeune femme.
- Je m'appelle Véronique, Véro pour les proches.
- Bonjour! Moi c'est Paul, excusez moi pour le dérangement!
- Le dérangement? Mais non c'est moi qui vous invite, je vous offre à boire? Vous m'avez l'air de sortir d'un rêve ça va?
- Oui merci, juste un peu déboussolé.
Maintenant ça va !
S6E7 (Une fable?)
Il était une ferme tranquille dans la vallée. Le fermier était content son petit cheptel rapportait. Dans la basse cour les poules produisaient. Tous les matins le fermier n’avait qu’à ramasser ses œufs frais. Tout allait dans le meilleur des mondes
Un jour, un voisin du fermier lui remit un paon pour l’avoir aidé à rentrer sa récolte. Le paon pris place dans la cour de la ferme, paradant, et snobant les habitués, faisant la roue devant les animaux médusés.
Le paon décida se s’occuper. Il alla voir le fermier et lui dit « si tu me donnes tout le grain, je ferais en sorte que les poules donnent plus d’œufs. » Le fermier crédule et vénal lui laissa la main mise sur la basse cour. Le Paon dit aux poules : "C'est moi qui donnerai le grain maintenant, plus vous pondrez plus vous aurez du blé". Les poules éblouies par les couleurs de la queue en roue du Paon se rallièrent à ce nouveau venu, même le coq entre dans la cour du nouveau chef
Le Paon amassa le grain pour lui et sa propre cour. Il en avait de plus en plus besoin pour ses amis et courtisans. Il distribuait donc les miettes aux poules qui périssaient. Ces dernières moins bien nourries produisaient moins d’œufs. Le fermier dit au paon « je te donne de plus en plus de blé et il y a de moins en moins d’œufs » Sous le courroux du fermier le paon trouva la solution, il alla à l’usine d’à côté où les poules étaient en batterie, il échangea du blé contre des œufs bon marché ce qui lui permit de faire des économies de grain.
Les poules du fermier crevant de faim devinrent malades et moururent. Le paysan trouvait que ses œufs étaient de moins en moins bons. Ne comprenant pas que tant de blé donne des produits de moins en moins acceptables, il retourna voir le Paon. Ce denier lui déclara qu’il n’avait plus besoin de poules, donc plus besoin de ferme.
La ferme mourut et le fermier mit la clé sous la porte.
Le paon et sa cour allèrent prospérer dans une autre ferme.
Moralité: Quand dans votre ferme tout se passe bien, n’écoutez pas un beau parleur, bien costumé qui ne vient que pour profiter de vous.
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est réelle.
Cette histoire a été sponsorisée par Monsanto. Monsanto booste vos taux. Avec Monsanto vous mourrez bientôt. Ce dernier slogan est moins porteur, plus subversif. N’en tenez pas compte!.
Ce qui n’est pas dit dans l’histoire. Le fermier qui donna le paon à son voisin avait soupçonné le problème. Comme quoi des voisins se débrouillent parfois mieux.
Moralité : Il n’est pas bon d’être naïf, Vous pouvez le payer cher.
S7E1 (Garder le cap!)
Gouverner c’est mener un bateau à l’aide d’un gouvernail.
Le gouvernement ne gouverne pas, il pilote à vue. Castex est sur la proue du bateau France, la main en visière, il navigue entre deux eaux. Le cap, il n’y en a plus, on évite les écueils au fur et à mesure qu'ils se précisent.
Bon, quelque fois il descend de son mat pour nous dire où on va. « Droit devant dit-il ! Sauf ! sauf s’il y a un iceberg, un rocher alors on le contourne. On garde le cap sauf … en fait, on en arrive à tourner en rond.
Hier il nous dit « On va rouvrir les salles de ciné », puis aujourd’hui, fier comme Artaban, il annonce « les salles n’ouvriront que dans trois semaines ». Ce ne sont que des effets d’annonce ; au début cela peut calmer les gens mais à la fin cela ne peut que les contrarier. Pourquoi dit-il dans trois semaines alors qu’il n’en sait rien du tout. Ben, il le dit car il veut garder, faire croire tout du moins qu’il a le contrôle. Bien sûr il ne contrôle rien du tout. C’est toujours la même chose on ne peut pas dire je ne sais pas. Il n’y a pas de honte à ne pas savoir, une fois constaté le manque d’expérience, on se réunit ensemble et on trouve des solutions.
L’incompétence, c’est se cacher qu’on ne sait pas !
Un directeur de salle ne travaille pas au jour le jour, il doit savoir quel film il met à l’affiche, faut qu’il discute avec les producteurs ; lui ne peut naviguer à vue. Alors doit-il se mettre au travail pour dans trois semaines ? Et s’entendre dire ce jour là, ben ! Que ce n’est pas pour aujourd’hui.
J’aimerais savoir s’il y a des lobbies qui pèsent sur les décisions du gouvernement. Les grosses entreprises ont un pouvoir c’est sûr, les hyper marché n’ont pas fermé de l’année, on fait tout pour que les gens aillent travailler, le métro est moins dangereux qu’un musée.
Surtout là-haut on se dit que les gens n’ont pas besoin de culture, de loisirs. Ils se disent que le peuple a ce qu’il veut avec Netflix, Amazone et Google. Là encore ce sont des lobbies qui n’ont pas besoin d’ harceler les dirigeants car ils sont là de fait.
Bien on va donc passer le réveillon devant la télé. J’espère que Macron ne viendra pas au milieu de ma série pour me dire que cela ira mieux l’année prochaine. Je peux lui écrire son discours même si je n’y crois pas, comme lui non plus d’ailleurs.
Alors l’année qu’il nous a souhaité bonne va se terminer. Faute de réveillon, on pourrait dire que 2021 sera plus tard, le 1er janvier en Juillet par exemple se serait plus sûr.
Restons positif, « Demain sera mieux ! » on peut se le dire tous les jours, ça ne coûte pas cher.
Vivement demain!
S7E2 (Humanité!)
« J’espère que le monde se souviendra que l’industrie pharmaceutique et les laboratoires auront sauvé le monde. »
Voilà, formidable ! Cette phrase je viens de l’entendre de la bouche d’expert en pharmacie. Merci à eux.
Ces entrepreneurs ne sont pas philanthropes. Ils font des profits sur le dos des contribuables mais faut pas le dire. Ils vont faire fortune avec ces vaccins qu’ils ont développés grâce aux aides des états, c’est normal, ils sauvent le monde. En fait ils ne font que leur travail, comme l’agriculteur qui fait pousser des produits pour « sauver le monde ». Ce qu’il manque à ces gros groupes c’est un peu, juste un soupçon d’humanité.
Humanité n’est pas compatible avec économie!
Avoir de l’humanité, c’est avoir de la compassion pour ses semblables, c’est porter aide à ceux qui en ont besoin. En fait, faire preuve d’humanité c’est aimer les autres.
L’amour n’est pas compatible avec le profit!
Ces grands groupes qui mènent le monde, faute de l’aider veulent se blanchir en se montrant les nouveaux chevaliers nous protégeant. Ce n’est qu’une fable, pour le coup, que l’on va essayer de nous vendre, une petite musique que j’entends de la part des médias nous vantant le mondialisme et le libéralisme. Sans eux nous n’aurions pas de vaccin nous disent-ils.
Libéralisme n’est pas compatible avec Solidarité!
Ceux qui sauvent le monde ne sont pas de leur monde justement. Ce sont ces petites mains, ces bénévoles, ces médecins, infirmiers qui ont une haute opinion de leurs emplois, leurs services et leurs aides, Ces gens ne confondent pas aide et profit.
Je n’ai jamais compris pourquoi l’état n’a pas su garder des labos, des chercheurs nationaux. Ce sont les contribuables, donc l’état qui gèrent la santé, en partie gratuite. Pourquoi sommes-nous obligés d’engraisser des Bigpharma? Pourquoi sommes nous obligés d’acheter ces vaccins chers? Le deal n’est forcément pas en faveur du client, notre système de santé se veut le moins cher possible et nous achetons au prix le plus élevé. Cet argent aurait pu servir à des laboratoires d’état, sauvegardant l’emploi et permettant un système de santé accessible à tous.
Mondialisme n’est pas compatible avec Humanisme!
Les énarques que l’on forme sont incapables de gérer des entreprises d'état et laissent alors le privé entrer dans des secteurs que je dirais régaliens. Il est vrai que le privé est plus performant que la lourdeur administrative. Mais petit à petit nous cédons des parts de notre pourvoir citoyen à des personnes, des groupes de plus en plus avides et n’ayant aucune humanité. Il arrive même que nous sommes obligés d’aider ces groupes quand ils gèrent mal leur entreprise comme les banques en 2008.
Dans le cas de la COVID nous donnons de l’argent à ces grands groupes pour qu’ils « sauvent le monde » qu’ils sauvent leur monde.
Nous contribuables faisons preuve d’humanité en
aidant ces entreprises. J’ai peur surtout que nous faisions preuve de
naïveté et de bêtise.
S7E3 (Le Confinement 2 est mort!)
Le confinement 2 est mort! Vive le confinement 3 !.
Il est évident que nous allons vers un troisième confinement. D’abord le mot confinement devient dévoyé. Le premier était strict et respecté, comme si les citoyens voulaient savoir comment cela se vivait, plutôt une curiosité. J’ai été surpris par le respect des consignes, comment on peut mener un peuple à s’enfermer chez lui. Dans un pays autoritaire je ne me serais pas posé de question, mais là, une démocratie!
Mon voisin me disait : « le plus difficile
est quand je me ballade avec ma femme, se tenir à 1m50 de distance pas
simple ! » Oui ! Mon
voisin respecte « aveuglément » l’autorité. Je lui avais répondu qu'il avait bien un décamètre chez lui. Circonspect mon voisin resta bouche bée, faut dire qu'il ne comprend pas l'ironie.
Je me suis souvent posé la question des pouvoirs sur
un peuple. Comment un dictateur arrive à museler ses citoyens, à les mettre
sous cloche. Bien sûr on me rétorquera que le dictateur à la force, l’armée, la
police ; mais le peuple, il a le nombre et pourtant ! Parfois, comme
en Allemagne en 1932 la majorité suit de fait le dictateur. Parfois aussi les
dictateurs sont soutenus par des puissances étrangères dites démocratiques. En pensant à mon voisin je me dis que j'ai peut être une partie de la réponse.
Mais baste des questions philosophiques ici, bien que cela soit intéressant.
Le deuxième confinement, lui, a été aménagé, plus light pour que les citoyens ne soit pas intoxiqués par le sucre du pouvoir. On était donc confiné, mais il fallait sortir pour travailler ; confiné mais sortir pour consommer ; l’économie surclasse la démocratie et la santé. Il est vrai qu’il faut que le moteur tourne. Peut être qu’il faudrait changer de moteur ! Changer le carburant de la machine économique, mieux changer la machine elle-même, ou alors changer les pilotes peut être ? Là je suis parti loin au pays de l’utopie.
Voila deux confinements et on ne sait pas trop quoi en conclure. Le virus est toujours là, tapi dans les corps contaminés. J’espère que des explorations, des études, des stats seront faites pour l’avenir. Qu’est ce qui a été bon, quelles mesures pourra-t-on garder pour une épidémie à venir? Je ne veux pas être trop critique sur la gestion car comme je le disais on ne maitrise pas grand chose. Je reste critique sur le début où on nous mentait éhontément, on nous méprisait même. Là encore ces mensonges, cette morgue ne seront pas retenus dans l’histoire. Bizarre quand même que Macron soit plébiscité par plus de 40% des jeunes. Il y a encore à faire. Peut être changer les statisticiens aussi ? « y a du boulot ! » comme dirait mon voisin.
Le confinement se termine, je m’étais dit que je m’obligerais à faire un billet tous les jours. C’est prenant mais pour qui veut essayer, c’est passionnant de réfléchir sur les temps que l’on vit. Sans prétention surtout, classer ses idées, se renseigner et en sortir une réflexion. Quand on écoute les éditorialistes des mainstreams il n’y a pas de complexe à avoir de donner son point de vue.
Je continuerai comme d’habitude à écrire car c’est un moteur (non économique !) pour moi, sur un rythme moins soutenu. Jusqu’au prochain confinement.
Merci à ceux qui m’ont suivi.
S1E1 (c'est reparti!)
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