20 décembre 2021

S6E4 (La photo ratée!)

  Dans un blog précédent je parlais de mon voyage en inde où j’avais vu des enfants travailler.

Lors de ce voyage, j’ai raté La Photo. Aimant cet art, je me balade souvent avec mon appareil, bon appareil. J’ai d’ailleurs pris des centaines de photos pendant ce séjour. Il est vrai qu’avec le numérique nous sommes moins avares dans le nombre de clichés. Je viens de l’époque de l’argentique où le fait d’utiliser la pellicule nous faisait faire attention, ne pas se tromper. J’aimais ce risque.

La photo je ne l’ai pas ratée, je ne l’ai pas prise. Pire !

Nous roulons dans la campagne et notre chauffeur nous dit devoir prendre de l’essence, une station se profile à l’horizon.

Nous stationnons sur un parking de terre battue, en pleine campagne. Vingt mètres plus loin, siège un bâtiment, un appentis, d’une largeur de 10 mètres complètement ouvert sur le devant. Un toit en pente vers le fond est soutenu à l’avant par des piliers en bois.

Au centre une paillasse rehaussée par de petits pieds permet à un homme de se reposer. A l’arrivée de notre chauffeur l’homme se lève, lui laisse la place et se dirige vers la gauche ou un coin bar fait de planches est installé. Tout à droite est un grand bidon accoté au pilier où une gouttière le remplit quand il pleut, l’homme vient y puiser un broc d’eau.

Nous habituant à l’obscurité du hangar, nous découvrons au fond un adolescent faisant sa toilette; avec son haut de pyjama il se lave la tête, se lisse les cheveux un bon moment. Il prend un verre au bar, l‘essuie consciencieusement avec ce qui lui servait de serviette, le remplit de thé et le tend à notre conducteur. Sur la droite une autre paillasse ou une forme prend vie, petit à petit nous devinons un  bébé qui s’éveille, il lève la tête puis entame sa gymnastique essayant de maitriser ses pieds à l’aide de ses mains. Une femme dans le fond fait bouillir une marmite sur un feu de bois.

Tout se passe dans un silence absolu on dirait une peinture du 18/19eme siècle, la lumière du matin renforce la couleur, un peu orangée. Un instant de vie complètement hors du temps. Aucuns signes de modernisme, si ce n’est le jeune homme qui enfile un jean.

Étrange de penser que tous les matins  je suis dans le métro et à des milliers de kilomètres une vie tout autre s‘éveille, il a fallu ce voyage, le désir du chauffeur et plein d’autres choses pour assister à ce spectacle. Des mondes parallèles se côtoient lors des voyages, mondes qui ne devraient pas se croiser.

La scène a un relief de crèche de noël avec ses personnages dont le bébé. Bien sûr les habitants de ce hangar sont loin de notre religion. Ce qui dénote pour ma part une éducation qui m'imprime des images.

Subjugué par cette scène, j’en oublie de prendre des photos. Ce n’est que dix km plus tard, que je me traite de tous les noms. J’avais raté la photo du siècle. Enfin pour moi.

Il ne me reste plus qu’une image furtive que me revient de temps en temps.

Que sont devenus ces acteurs? nul ne le saura et ce n’est pas le souci.

L’important est d’avoir vécu un moment unique avec eux.
Les autres photos sont ici : https://www.photosdenormandie.com/

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