La lune vient éclairer son visage. Seule dans son lit, Violette repense à ces dernières années.
Ces parents étaient ivres du matin au soir, ils la battaient alors qu’elle seule ramenait le peu d’argent à la maison. Un jour son père l’a frappée plus fort que d’habitude avec un ceinturon, la laissant pour morte. Violette décide de s’enfuir. Elle n’emporte rien, pas même des souvenirs, surtout pas de souvenir, elle prend la route.
A pied, le plus souvent en stop, elle s’éloigne de cette enfer, dormant à la belle étoile, quelquefois dans le camion quand le chauffeur est à peu près présentable. Pendant des mois, elle vagabonde le plus souvent seule, jusqu’à ce qu’elle rencontre Jim, beau gosse, les cheveux longs, barbe, sa guitare dans le dos. Elle s’éprend de lui, est accepté dans sa communauté hippie. Elle trouve, là, un certain bonheur avec ces gens aux bords de la société, vivant de petits boulots, couchant chez le paysan dans une grange ou dehors sur un tas de foin. Violette est heureuse, pour une fois dans sa vie elle est reconnue comme personne entière, elle ne pensait pas qu’elle pourrait attirait l’attention si ce n’est que par le sexe.
C’est une personne parmi d’autres, elle est écoutée.
Quand on est heureux, souvent on cherche plus encore on essaie de se sublimer. On en arrive à utiliser des artifices. Là c’est la drogue qu’elle découvre, des drogues de toutes sortes jusqu’aux plus dures. Du bonheur à l’enfer il n’y a qu’une marche à franchir, facile à descendre plus qu’à gravir. Lentement Violette descend dans les profondeurs ou le mal l’attire de ses bras invisibles. Le besoin, la dépendance ces démons l’accueillent dans leur univers impitoyable, et ces démons en veulent plus de jour en jour.
Encore une fois Violette va se retrouver là, seule, abandonnée par ces copains, encore une fois laissée pour morte. Mais Violette a le diable au corps, formule bizarre pour décrire quelqu’un qui se bat dans la vie. Petit à petit elle remonte la pente, les marches sont plus hautes que pour la descente; bien souvent on en gravit deux et on en dégringole trois, peu importe il faut s’accrocher. Bizarre que certains n’étant pas faits pour le bonheur, se battent pour prouver le contraire à la vie. Pour se le prouver à eux-mêmes.
Violette se bat.
Un jour elle se réveille dans un fossé, sale, humide, loqueteuse. Au loin un village perce la nuit, violette prend ce qu’il lui reste de sac et parcourt la route vers ce lieu inconnu.
Arrivée à l’orée du bourg elle aperçoit la lumière dans un bar, elle y entre et se trouve nez à nez avec une femme âgée. Cette dernière voyant l’épave devant-elle la prend par la main et la conduit à la salle de bain.
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